système digestif gorille homme

Système digestif : homme vs gorille

Dans une de ses vidéos, Irène Grosjean affirme que : « les gorilles et les chimpanzés ont exactement le même système digestif que nous, ils se nourrissent de quoi : seulement de cueillette ». Sommes-nous réellement constitués de la même manière, notre système digestif fonctionne-t-il comme celui d’un gorille ? Les gorilles sont-ils herbivores ? C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article.

Le gorille ce colosse

Si vous veniez à vous battre au corps à corps contre n’importe quel animal sur cette planète, le gorille est probablement l’un des pires adversaires que vous pourriez affronter et pour cause.

Voici pourquoi :

  • Les gorilles mâles peuvent peser de 135 à 225 kilogrammes ;
  • Leur force estimée (force exercée par une action) est environ six fois supérieure à celle d’un humain.
  • Ils ont une pression de morsure d’environ 92 kg/cm2 – plus forte qu’un lion ou qu’un grand requin blanc.
  • Ils ont une envergure de bras de 2,3 à 2,6 mètres, ce qui signifie qu’ils ont la portée d’à peu près n’importe quel humain.
  • Ils peuvent courir à des vitesses allant jusqu’à 30 à 40 Km/h, mais pas sur de longues distances.
  • Ils ont un centre de gravité plus bas que les humains, ce qui les rend plus stables et meilleurs combattants.
  • Encore un avantage sur nous : les crocs.

Franchement, vous ne voudriez pas vous mesurer à un gorille.

Alors, les gorilles sont-ils herbivores ?

Sur ce point Irène a presque raison, les gorilles sont en fait herbivores, frugivores et légèrement omnivores, mais leur régime alimentaire se compose principalement de matières végétales. La seule quantité limitée de protéines qu’ils consomment provient d’insectes, tels que les fourmis ou les termites.

En captivité, les gorilles ont un régime entièrement végétarien, composé de légumes-feuilles comme la laitue, le chou frisé, les carottes, les courgettes, le céleri et les fruits comme les pommes ou les oranges.

Absents de ce régime : poudre de protéines, bœuf, poulet ou toute autre source de protéines à haute densité. Même à l’état sauvage, ces termites et insectes ne représentent pas plus de 2 à 3 % du régime alimentaire d’un gorille, tout au plus.

Alors, comment les gorilles accumulent-ils des kilos de muscle s’ils ne mangent aucune protéine ?

Oubliez la taille des biceps du gorille, chez lui ce qui compte se situe dans son système digestif, c’est en effet la taille de l’intestin qui compte chez lui, le secret de la force d’un gorille est son système digestif- en particulier son côlon.

Si vous êtes déjà allé dans un zoo et que vous avez observé un gorille, vous avez peut-être remarqué qu’il a un gros ventre volumineux. Ce n’est pas parce qu’il porte un excès de graisse autour de sa taille, comme beaucoup d’humains le font. En fait, cet estomac volumineux est dû au fait que les gorilles ont, dans leur système digestif,des intestins plus gros et plus longs, afin de donner à leur microbiome intestinal le temps d’opérer sa magie.

L’ingrédient secret que les gorilles consomment, que leur microbiome utilise, est un composé appelé cellulose. Ce sont de longues lignes linéaires de nombreuses molécules de glucose, reliées un peu comme une chaîne métallique. La cellulose donne rigidité et structure aux plantes et constitue la paroi cellulaire qui entoure chaque cellule végétale.

Le système digestif humain ne peut pas digérer la cellulose. Si vous en mangez, elle traverse directement votre tube digestif et ressort par l’autre extrémité, intact. Nous n’avons tout simplement pas les bons microbes pour rompre les liens entre ces molécules de glucose afin de les libérer. Nous n’avons pas le même système digestif !

Alors oui Irène, nous en mangeons toujours, bien sûr – c’est un composant des fibres alimentaires, dans des aliments comme le céleri et le chou frisé par exemple. Et on pourrait même dire que la plupart des humains contemporains n’en consomment pas assez dans leur alimentation. Mais de là à affirmer que nous pouvons construire du muscle en consommant de la cellulose c’est absolument faux, non seulement nous ne savons pas la décomposer mais en plus elle ne contient presque pas de micronutriments.

Donc évidemment, ce n’est pas la cellulose elle-même qui devient protéine. La cellulose est simplement constituée de nombreuses molécules de sucre (glucose) enchaînées ensemble ; il n’y a pas de protéine là-dedans.

Mais le fait important ici, pour les gorilles pas pour nous humains (CQFD Irène), c’est que cette cellulose fournit de la nourriture pour les bactéries. Et ces bactéries regorgent de protéines savoureuses, de petites bulles riches en protéines flottant dans le tube digestif, prêtes à être absorbées !

Soit dit en passant, cette approche n’est pas unique aux gorilles – les vaches et autres herbivores utilisent ce même processus, avec différents niveaux de fermentation intestinale, pour produire la protéine qu’ils utilisent pour se développer.

Donc, pour un gorille, le processus de prise de masse et d’obtention de ce corps de plage musclé ressemble à ceci :

  1. Manger de grandes quantités de végétation, y compris la cellulose.
  2. Laisser les bactéries de son intestin décomposer la cellulose en tant que source de nourriture.
  3. Absorber les bactéries pour les protéines.

Pas d’haltérophilie impliquée.

Je comprends la théorie simpliste utilisée par Irène Grosjean, en effet en regardant les gorilles dans la nature, cela semble être une très bonne stratégie. Asseyez-vous, détendez-vous, consommez un régime à base de plantes et construisez de la masse musculaire maigre avec une petite musique relaxante comme dans la vidéo d’Irène. C’est tellement beau que je m’en veux un peu d’être celui qui vient tuer Bambi, personne n’aime celui qui tue Bambi, mais il faut bien que quelqu’un vienne remettre les pendules à l’heure. Toutes mes excuses aux fans d’Irène…euh Bambi, mais elle raconte beaucoup de bêtises en termes de nutrition. Alors allons-y pour la démonstration qui fera de moi celui qui doit tuer Bambi, malgré lui bien sûr, mais il faut que la vérité soit établie une bonne fois pour toute et pour le bien de tous.

système digestif gorille homme

Cela fonctionnerait-il pour nous ?

Essayez déjà de dire ceci à votre patron « Patron j’ai besoin d’une pause déjeuner de trois heures, je suis au régime Gorille et je dois m’enfiler 20kg de feuilles de bambou ». S’il se fâche répondez lui simplement « C’est Irène qui l’a dit », il comprendra sûrement, si si essayez vous verrez…

Premier obstacle pour suivre le « régime gorille » : vous aurez besoin d’une pause déjeuner plus longue, beaucoup plus longue…

Les gorilles mangent d’énormes quantités de nourriture – 10 à 20 kilos de végétation par jour. Pour cela, ils passent environ la moitié de leur journée à manger. (1) Encore une fois, cela est similaire à d’autres animaux végétariens au pâturage ; les vaches, les éléphants et autres végétariens font la même chose.

Malheureusement, même si vous restiez assis, pendant dix heures par jour, et que vous ne faisiez que brouter des légumes, vous ne deviendrez pas 230 kg de muscles purs et maigres. 

Malheureusement, notre intestin n’est tout simplement pas équipé pour la fermentation, pas de la même manière que celui d’un gorille. Nous n’avons pas les bons microbes – et même si vous acceptiez une greffe fécale d’un gorille, ils ne seraient pas en mesure de vous aider. Le tube digestif d’un gorille a des caractéristiques évolutives, comme un côlon plus gros et plus long, qui sont nécessaires pour donner aux microbes suffisamment de temps pour décomposer les fibres végétales.

Les humains se limitent à consommer des amidons déjà partiellement décomposés. Nous ne pouvons pas manger d’herbe et tirer quoi que ce soit de la cellulose – nous devons manger du blé, des pommes de terre ou une autre source d’amidon sous une forme que nous pouvons facilement briser.

Mais le compromis est que nous n’avons pas besoin de passer autant de temps à manger. Parce que nous mangeons des aliments contenant des calories facilement disponibles, nous pouvons passer beaucoup moins de temps à manger et plus de temps à chasser, travailler, apprendre et faire d’autres activités avec toute cette énergie.

Notre incapacité à digérer la cellulose explique pourquoi les gorilles suivant un régime entièrement végétal deviennent gros et volumineux, tandis que les humains suivant un régime similaire seront fragiles et minces. (2)

Il s’avère que le secret de la force des gorilles est double : passez la majeure partie de sa journée à brouter des feuilles de bambou et, plus important encore, avoir un intestin long et large, en particulier le côlon, avec le bon microbiome pour décomposer la cellulose.

Les gorilles n’ont pas besoin de manger de protéines, car ils développent leurs propres protéines dans les bactéries qui se développent à l’intérieur d’eux. Le gorille consomme la végétation pour nourrir les colonies bactériennes de son microbiome, puis absorbe les protéines formées par les bactéries alors qu’elles se régalent des fibres de cellulose de la végétation.

Conclusion

Malheureusement, pour les adeptes des conseils nutritionnels d’Irène Grosjean, les humains ne peuvent pas utiliser la même approche pour obtenir des muscles volumineux et puissants, pour la bonne et simple raison que nous n’avons pas les bons microbes dans notre système digestif, ni la structure et la longueur de l’intestin dont nous aurions besoin pour le faire. Mais l’avantage, c’est que nous pouvons obtenir les calories dont nous avons besoin en consommant beaucoup moins de nourriture en poids et en passant beaucoup moins de temps à manger. Pourquoi ? Parce que nous sommes des omnivores et que nous sommes faits pour consommer des protéines animales, et c’est ainsi depuis l’aube des temps, notre système digestif est différent (3).

Références :

1 https://www.berggorilla.org/en/gorillas/general/everyday-life/what-do-gorillas-do-all-day/

2 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3257631/

3 https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-our-oldest-secret-we-have-been-super-predators-for-2-million-years-1.9680599?fbclid=IwAR05DB_O65E7WzD1a6kf4r0q2RpvTdRTI-YyxDqc1540IP4GCbTnJ3uOAgs

4 Comments

  1. Pourquoi vous borner à prôner les protéines animales, alors que de nombreux athlètes bien plus musclés et dynamiques et en bonne santé que vous sont vegans et ne consomment donc que des protéines végétales ? C’est bizarre ce que vous enseignez…

    Surtout quand on sait que la viande est dangereuse pour la santé, comme ça l’a été démontré de très nombreuses fois (https://www.health.harvard.edu/blog/new-study-links-l-carnitine-in-red-meat-to-heart-disease-201304176083 (2013), https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-021-01922-9 (2021) ==> « unprocessed red meat, processed meat, and poultry meat consumption was associated with higher risks of several common conditions », https://bmcmedicine.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12916-022-02256-w (2022) ==> « Compared with regular meat-eaters, being a low meat-eater, fish-eater, or vegetarian were all associated with a lower risk of all cancer », et tellement d’autres). Vraiment bizarre…

    En + votre histoire de l’aube des temps est fausse elle aussi (https://pages.vassar.edu/realarchaeology/2017/02/26/diet-of-australopithecus-afarensis/ ==> « their diet actually consisted of grass leaves and fruits » et https://www.nsf.gov/news/news_summ.jsp?cntn_id=128106 ==> « hunting dates to only about 500,000 years ago »)

    Bref… Que des choses fausses, et des conseils néfastes pour la santé. Félicitations 🙂

    1. Bonjour,
      Je trouve très bien que vous partiez depuis cet article, le postulat est important, l’home n’est pas en mesure de digérer la cellulose, c’est un fait. De plus les animaux qui consomment des plantes, comme le gorille et la vache ont un système digestif différent du notre. Ils se nourrissent de bactéries, la cellulose qu’ils consomment nourrissent ces bactéries qui elles nourrissent ces animaux. Pendant des années, les responsables de la santé publique ont exhorté les gens à limiter leur consommation de viande rouge et de viandes transformées, craignant que ces aliments ne soient liés aux maladies cardiaques, au cancer et à d’autres maladies.

      Mais, dans un revirement remarquable, une collaboration internationale de chercheurs a produit une série d’analyses concluant que les conseils, fondement de presque toutes les directives diététiques, ne sont pas étayés par de bonnes preuves scientifiques. S’il y a des avantages pour la santé à manger moins de bœuf et de porc, ils sont faibles , ont conclu les chercheurs. En effet, les avantages sont si faibles qu’ils ne peuvent être discernés qu’en regardant de grandes populations, ont déclaré les scientifiques, et ne sont pas suffisants pour dire aux individus de changer leurs habitudes alimentaires . « La certitude des preuves de ces réductions de risque était faible à très faible », a déclaré Bradley Johnston, épidémiologiste à l’Université Dalhousie au Canada et chef du groupe publiant la nouvelle recherche dans les Annals of Internal Medicine.

      En fait ce n’est plus un débat dans la communauté de la nutrition. J’ai moi même exposé ceci dans un article avec toutes les références ici :https://www.innovnaturopathie.com/viande-bonne-pour-vous-ce-que-dit-la-recherche/

      Pour ce qui est du délire des haltérophiles végan, cela a été débunké depuis belle lurette. Le simple fait de faire appel à la supplémentation en fer, vit B12, rétinol etc, c’est pour moi le plus bel aveux de leur délire végan !

      Mon rôle n’est pas de vous convaincre, j’expose les faits, rien que les faits ensuite libre à chacun de choisir son idéologie plutôt que ses besoins, il n’en reste pas moins que les faits sont têtus !!

    2. Oui et j’allais oublier, ça c’est tombé en novembre dernier : https://bigthink.com/health/red-meat-cancer-not-health-risk/
      Je résume : Ce que vous dites est basé sur des recherches foireuses et biaisées.

      Voilà, à présent vous faites une affirmation gratuite et basée sur rien au final.

  2. Oliver je viens de vous prendre en flagrant délit de mensonge par omission. D’abord c’est malhonnête. Ensuite, vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais cela décrédibilise votre propos puisque vous montrez ainsi clairement que vous préférez faire passer vos idées avant la vérité en confondant débat scientifique et propagande. Vous nous avez donc extrait une partie d’une phrase hors de son contexte sans même citer la phrase complète : « hunting dates to only about 500,000 years ago » mais dans l’article que vous citiez ce qui est écrit a un sens tout autre avec la phrase complète « Direct evidence of human ancestors scavenging meat doesn’t appear until 2.5 million years ago, and definitive evidence of hunting dates to only about 500,000 years ago. » Pour ceux qui ne comprennent pas bien l’anglais cela veut dire que nous sommes devenus d’abord charognards il y a environ 2,5 millions d’années (et peut-être même avant mais on n’en a pas les preuves) et qu’on n’a pas de preuves de chasse avant -500 000 ans, ce qui n’exclue pas que nous ayons chassé avant, c’est juste qu’il n’y a pas, là non plus, de preuves plus anciennes. Nous avons donc commencé, il y a au moins 2,5 millions d’années, à consommer des produits d’origine animale en mangeant la viande laissée par les grands prédateurs et très probablement aussi (et surtout d’après certains) de la moëlle. En effet, seuls les hyènes qui ont une mâchoire suffisamment puissante pour broyer les os des grands herbivores et nos ancêtres avec leurs outils (un gros caillou faisant très bien l’affaire) avaient la possibilité de consommer la moëlle des carcasses laissées par les autres prédateurs. Donc la consommation d’aliments d’origine animale commence bel et bien il y a au moins 2,5 millions d’années et pas il y a 500 000 ans comme vous avez voulu nous le faire croire de manière éhontée avec votre citation tronquée! Vous nous enlevez comme ça 2 millions d’années pendant lesquelles nous mangions de la viande en tant que charognards et l’adaptation qui s’en est suivie. Il n’y a pas à ergoter la-dessus et cette période fait largement consensus. C’est d’ailleurs à partir de ce moment que l’on a constaté une forte augmentation du volume crânien de nos ancêtres qui est passé de 500 cm3 à 1500 cm3. Pure coincidence? Je ne crois pas, si on considère la richesse en nutriments apportés par la viande et les graisses animales et le fait que le cerveau soit riche en matières grasses et gros consommateur d’énergie, ça tient debout. Si on réfléchit bien à la chose pourquoi aurions-nous d’ailleurs un estomac très acide dont le pH de 1,5 est plus proche de celui des charognards que de celui des carnivores (qui est plutôt dans les 3 à 4, donc acide mais moins acide) et de celui des herbivores très peu acide ? Réponse : parce que lorsque nous sommes passés à une alimentation carnée nous avons commencé en tant que charognard, ce qui paraît plutôt raisonnable vu notre petite taille et nos outils rudimentaires de l’époque peu adaptés à la chasse. Et vu l’état de la viande que nous consommions c’était n’était sûrement pas du luxe de la passer dans un bain d’acide avant de l’envoyer aux intestins. Et oui les 2 millions d’années de consommation de carcasses ont forcément jouer sur cette adaptation très particulière de notre estomac qu’on ne retrouve pas chez les autres primates. Il est même probable que lorsque nous avons commencé à chasser nous n’ayons pas totalement abandonné la consommation de restes des autres prédateurs et nous avons donc gardé ce pH très acide.

    Quant à la soi-disant dangerosité de la viande, non elle n’a jamais été démontrée contrairement à ce que vous affirmez un peu vite : les études épidémiologiques que vous citez ne permettent tout simplement pas de démontrer une relation de cause à effet, elles ne peuvent montrer que des corrélations. On peut juste en tirer des hypothèses qu’il convient de vérifier ou d’invalider. Laisser croire qu’une étude épidémiologique en nutrition démontrerait une relation de cause à effet c’est là aussi de la malhonnêteté intellectuelle mais c’est très facile à faire passer puisque le quidam moyen ne fait pas la différence entre études observationnelles et études cliniques.

    Et si les études que vous citez montrent une corrélation entre la consommation de viande et un risque aggravé de +18% pour telle ou telle maladie il faut bien comprendre que ce chiffre est ridiculement bas pour ce type d’études. A titre d’exemple, pour les études épidémiologiques montrant une corrélation entre consommation de tabac et risque de cancer du poumon on avait des chiffres de l’ordre de +3000%. Le négligeable « +18% » pourrait être le résultat d’un seul des milliers de facteurs confondants inhérents à ce type d’enquêtes. Dit autrement si on mange de la viande au resto avec des frites cuites dans des huiles végétales oxydées (et réutilisées jusqu’à devenir du poison) peut-on incriminer la viande ou ne serait-ce pas plutôt les substances cancérigènes contenues dans les huiles végétales issues de graines qui poseraient problème?

    Concernant les athlètes végans ils sont vraiment très loin de constituer la majorité des athlètes et de plus ils doivent prendre de nombreux suppléments pour pallier aux déficits dus à leur alimentation carencée. D’ailleurs, statistiquement parlant, la majeure partie des personnes débutant un régime végan l’arrête dans l’année. D’autres, comme Lierre Keith l’autrice du livre « le mythe végétarien » tentent de persévérer tant bien que mal pendant 20 ans, finissent par se rendre compte que leur santé décline irrémédiablement et décident alors d’arrêter leur diète végane pour devenir carnivores. Oui il y a beaucoup d’ex-végans ou d’ex-végétariens chez les carnivores et cela n’est pas si étonnant que cela car une des raisons qui peut pousser les gens à vouloir se passer de viande est leur volonté d’améliorer leur santé. Quand ils se rendent compte qu’au contraire de ce qu’ils pensaient elle se détériore ils essaient autre chose, de préférence avec beaucoup de viande.

    Enfin dans l’article sur la TMAO, le responsable de l’étude se montre beaucoup moins catégorique que vous. Vous écrivez « on sait que la viande est dangereuse pour la santé, comme ça l’a été démontré de très nombreuses fois » avec comme référence le papier du docteur Dariush Mozaffarian alors que ce dernier se montre lui bien plus circonspect que vous dans son article et écrit simplement :
    “The studies of red meat and heart disease in humans are conflicting,” says Dr. Dariush Mozaffarian, associate professor of medicine at Harvard-affiliated Brigham and Women’s Hospital. “This new research was well-done and compelling, but it’s too early to decide that this molecule, TMAO, causes atherosclerosis in humans or that this is responsible for some of the associations of meat intake and risk.”
    Certes nous produisons de la TMAO à partir de la carnitine et de la choline mais la carnitine aide à brûler les acides gras dans nos mitochondries (c’est plutôt intéressant je trouve) et la choline est un micro-nutriment considéré quasiment comme un vitamine qui sert entre autres choses à fabriquer de l’acétyl-choline un des neuro-transmetteurs utilisé par notre système nerveux central. Donc il nous en faut et d’ailleurs comme pour beaucoup de micro-nutriments on en trouve bien plus dans la viande et les oeufs que dans le végétaux : il faudrait par exemple ingurgiter 3kg de broccolis pour obtenir autant de choline que dans 100g de jaune d’oeuf, et pour la carnitine faut pas trop en chercher dans les broccolis. Les doses de TMA produites dans notre intestin sont très loin d’être énormes. De plus les poissons considérés comme excellents pour la santé cardio-vasculaire contiennent eux beaucoup de TMAO alors que par rapport au poisson la viande contient relativement peu de choline et de carnitine qui doivent être ensuite transformées en TMA par des bactéries dans notre intestin avant que notre foie ne transforme le TMA en TMAO. Quant à la TMAO en elle-même il n’est pas sûr qu’elle soit dangereuse autrement que dans un contexte déjà très très défavorable (LDL pattern B plutôt que A, lipides oxydés, lipoprotéines glyquées, sdLDL élevé, TG/HDL élevé) qu’on retrouvera bien plus facilement chez une personne consommant l’essentiel de ses calories sous forme de farine blanche, de sucre et d’huiles végétales que chez une personne consommant l’essentiel de ses calories sous la forme de viande et de graisses animales.

    C’est extraordinaire, vous osez conclure par « Que des choses fausses, et des conseils néfastes pour la santé. Félicitations » alors que c’est vous-même qui prenez des libertés avec la réalité et transformez les faits et les propos des uns ou des autres.

Leave a Comment