épigénétique methylation

L’épigénétique : La méthylation est-elle primordiale ?

L’épigénétique

Le sujet d’aujourd’hui concerne la méthylation et l’épigénétique. Comme on peut le lire sur le site de l’INSERM : « Alors que la génétique correspond à l’étude des gènes, l’épigénétique s’intéresse à une « couche » d’informations complémentaires qui définit comment ces gènes vont être utilisés par une cellule ou… ne pas l’être. »

Dit autrement (et en simplifiant la chose), nous héritons d’un patrimoine génétique de nos parents. Ces gènes nous prédisposent à certaines choses, qu’elles soient positives (comme certaines capacités physiques) ou négatives (comme certaines pathologies). Jusqu’à récemment, nous pensions que nous ne pouvions échapper à cet héritage, et que nous subissions l’influence de nos gènes quoi qu’il advienne.
L’épigénétique est une science nouvelle, elle montre au contraire que les gènes ne sont que des prédispositions, mais que leur influence dépendra entièrement de notre mode de vie : l’alimentation, le stress, les pensées, la pollution environnante, etc.

La capacité des gènes à s’exprimer, ou non, en fonction du mode de vie, dépendra ainsi entièrement de la méthylation.

La méthylation est un procédé , simple en apparence, qui permet à lui seul d’assurer une multitude de fonctions dans le corps humain, comme la production et la régulation de très nombreuses molécules dont des neurotransmetteurs et hormones dans le cerveau, la détoxification du corps via la production de glutathion (qui n’est autre que l’antioxydant le plus puissant du corps humain), la dégradation de l’histamine dans l’intestin, mais aussi et surtout, selon l’une des grandes découvertes de ces dernières années, il permet la modulation de l’expression de certains gènes de notre ADN via des processus épigénétiques.

La méthylation est donc indispensable pour l’entretien, la réparation et la fabrication de nos cellules, la communication intracellulaire, et plus particulièrement, l’héritage d’informations épigénétiques d’une cellule mère aux cellules filles lors de la division cellulaire (qui est le mode de reproduction des cellules).

On soupçonne des défauts de méthylations d’être à l’origine d’une grande quantité de pathologies très variées allant de l’autisme à Alzheimer, en passant par les troubles de l’anxiété, les crises d’angoisses, les troubles déficitaires d’attention avec ou sans hyperactivité, et bien d’autres tels que certaines maladies auto-immune et/ou inflammatoires. Il est donc primordial de maintenir un bon niveau de méthylation dans le corps.

Ce processus essentiel est fonction de deux paramètres principaux : les facteurs environnementaux, en particulier l’alimentation, ainsi que les facteurs génétiques.

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Au commencement : Le cycle de la méthionine

La méthylation est un processus métabolique vital. Il a lieu en permanence dans toutes les cellules de notre organisme à un rythme effréné (jusqu’à un milliard de fois par seconde). Biochimiquement, il s’agit d’un processus extrêmement simple qui consiste en la transmission d’un groupe méthyle (un atome de carbone lié à 3 atomes d’hydrogènes, ou CH3) d’une molécule à une autre.

Au cœur de la méthylation se trouve un acide aminé essentiel : la méthionine. Sans elle, pas de méthylation possible ! Elle est présente dans toutes les sources de protéines mais est particulièrement abondante dans les protéines animales. La méthionine, comme son nom l’indique, comporte donc ce fameux élément essentiel : un groupe méthyle (qui comme expliqué en introduction, n’est ni plus ni moins qu’un atome de carbone lié à 3 atomes d’hydrogènes). Cependant, en l’état, la méthionine ne peut céder son groupe méthyle à une autre molécule. Il faudra avant cela qu’elle se transforme (en se combinant avec une molécule d’ATP) en sa forme métaboliquement active appelée S-adénosyl-L-méthionine, ou SAM.

En bref

La méthylation est un processus clé de notre corps, qui a lieu de manière naturelle tout le temps et partout dans notre organisme. Un défaut dans ses rouages, et cela peut être la cause d’innombrables symptômes et pathologies sérieuses. Il est donc important de comprendre comment tout ceci fonctionne, et de savoir si l’on est concerné par un mauvais fonctionnement, qu’il soit hérité ou induit.

En conclusion

La méthylation est donc un processus en apparence compliqué, mais en réalité relativement simple, et surtout essentiel, puisqu’il constitue la clé de voûte d’une multitudes d’actions vitales au sein de notre organisme. Or, il peut être grandement impacté d’une part par notre alimentation, et d’autre part par notre héritage génétique.

Dès lors, il est primordial en premier lieu de s’assurer d’avoir des apports suffisants en certains nutriments essentiels au bon fonctionnement de ce processus, en particulier les folates, la vitamine B12, la choline, la glycine ou encore le magnésium.

Et dans le cas d’une mutation génétique pouvant impacter le processus, ce que l’on peut déceler en faisant un examen de biologie médical (prise de sang), ou via une analyse du séquençage de notre ADN (avec un extrait de salive), il sera important, en plus de s’assurer d’apports encore plus conséquents en ces nutriments, d’avoir une hygiène de vie la plus saine possible (sommeil, activité sportive, stress, pollution, etc.), le fonctionnement de ces enzymes y étant étroitement liée.